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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 15:46

J’aime les sondages. C’est bien connu ! Je viens d’en lire un qui a particulièrement retenu mon attention, un Harris Interactive sur les traits d’image des six candidats à la primaire socialiste (réalisé du 16 au 19 septembre dernier). Partons de l’hypothèse que François Hollande remportera le second tour du 16 octobre prochain. Que manquera-t-il à l’homme pour faire coller sa personnalité à l’histoire que les Français voudront se raconter à eux-mêmes en mai 2012 ?

 

On y lit qu’Hollande « ferait le meilleur professeur » et que c’est à lui qu’une majorité de sondés ferait appel pour « apaiser un conflit ». Il est là, l’homme tranquille, le serein, le normal, l’antithèse du Sarkozy qui avait séduit en 2007. Les Français voulaient la guerre et la tabula rasa, ils avaient donc voté pour l’énergie et le combat permanent. Mais après trois ans d’une crise qui dit trop son nom, ils souhaitent qu’une figure plus rassembleuse, plus protectrice, les aide à affronter la rumeur du monde.

Cela irait parfaitement si François Hollande était déjà président. Or, pour le devenir,  il faut présenter un profil plus allant, nécessairement meurtrier et plus proche du chef que du maître de conférences en politique économique. Regardons de près : celle à qui « on prêterait le plus d’argent » et qui « ferait le meilleur patron d’entreprise » ? Martine Aubry. Martine Aubry c’est l’épargne salariale, lorsque François Hollande est le livret A ou l’obligation d’Etat. Martine Aubry, c’est l’intérêt bien compris des générations qui ont la vie longue et qui travaillent.

 

Celui qui « ferait le meilleur syndicaliste » et que « l’on choisirait comme avocat » ? Arnaud Montebourg. Arnaud Montebourg, c’est le leader, le gueulard, le porte-drapeau, le première-ligne quand François Hollande est encore le premier de la classe.

Celui à qui « on confierait l’organisation de son mariage », qui « serait le meilleur baby-sitter » et avec qui « on partirait en vacances » ? Ségolène Royal. Ségolène Royal est une tante touchante et drôle, on l’emmène avec nous car on sait qu’elle n’oubliera pas un enfant sur l’aire d’autoroute, mais on ne lui laisse pas le volant. 

 

Sitôt désigné, François Hollande aura le tort de tenter la synthèse des idées sans tenter la synthèse des profils psychologiques de ses anciens concurrents. Or, c’est bien sur cela qu’il pêchera. On reprochera bientôt à François Hollande de manquer d’empathie et d’humanité lorsque sa froideur de provincial rigoureux faisait encore hier son succès face à Ségolène Royal et aux jeunes loups. Les primaires auront répondu à leur promesse : présenter un collectif de candidat pour diriger collégialement la France d’après 2012.

Mais François Hollande devra se tailler une personnalité qui réponde à l’envie du moment : une révolution douce, un protectionnisme mi-social mi-nationaliste, et une politique de production plutôt qu’une énième promesse de croissance. Il y a un peu de vérité dans chacun des candidats aux primaires, mais la candidature à l’élection présidentielle n’est pas résevée à un primus inter pares.

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